Dépister la vulnérabilité cérébrale des patients vis-à-vis du stress chirurgical pour diminuer certaines complications neurologiques après une opération
L’anesthésie et la chirurgie sont des stresseurs cérébraux. Une opération chirurgicale peut donc conduire à des complications neurologiques, comme des épisodes de confusion ou de désorientation. Ce projet observationnel va nous permettre de comprendre s’il est possible d’identifier les patients les plus à risque, et pourrait constituer une base solide pour de futures études interventionnelles concernant ce sous-groupe de patients.
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Le délirium postopératoire : une des complications les plus fréquentes après chirurgie

Des complications neurologiques, comme des épisodes de confusion ou de désorientation, peuvent survenir chez certains patients après une intervention chirurgicale. Le délirium postopératoire (état confusionnel aigu) reste une des complications les plus fréquentes après chirurgie, et constitue un souci quotidien pour les patients et leur entourage, ainsi que pour le personnel soignant. En effet, il est fortement associé à une augmentation de la mortalité, une prolongation des durées de séjour aux soins intensifs et à l’hôpital, une augmentation du risque de perturbations significatives des aptitudes physiques et cognitives à plus long terme, et à une plus grande probabilité d’institutionalisation après rétablissement.
Dépister la vulnérabilité cérébrale du patient
Certains facteurs de risque sont bien connus. En effet, plus l’intervention est lourde (une chirurgie cardiaque, par exemple), plus le risque de développer ces complications augmente. De même, plus les patients sont âgés, plus ils sont susceptibles de présenter ces épisodes de confusion postopératoires. Cependant, quel que soit l’âge, la réaction de notre cerveau à la chirurgie et sa capacité à gérer le stress opératoire sont très différentes d’une personne à l’autre. En raison de ce qu’on appelle la « réserve cognitive » du cerveau. Notre étude s’intéresse à ce concept de « réserve cognitive », lié à la vulnérabilité du cerveau face au stress opératoire. Parvenir à dépister cette vulnérabilité cérébrale serait en effet un grand pas vers la prévention du délirium et l’amélioration de la prise en charge des patients.
La piste de l’électroencéphalographie peropératoire
Afin de mesurer cette fragilité cérébrale, un outil prometteur serait l’analyse de l’activité électrique du cerveau, grâce à l’utilisation d’une électroencéphalogramme (EEG) en cours d’anesthésie générale.
L’hypothèse principale de ce projet de recherche est que, à âge égal, l’amplitude du signal EEG varie d’un patient à l’autre et que cette variation reflète une sensibilité différente du cerveau au stress chirurgical. Plus l’amplitude du signal est faible dans certaines régions du cerveau, plus la vulnérabilité de celui-ci est importante. Les enregistrements électroencéphalographiques seraient ensuite corrélés aux résultats de tests neurocognitifs réalisés avant l’intervention, ainsi qu’à une analyse génétique recherchant un marqueur inné de fragilité cérébrale.
Ce projet est observationnel et pourrait aboutir à la confirmation que l’utilisation peropératoire de l’EEG permet d’identifier un sous-groupe de patients plus à risque de développer un délirium postopératoire. Il pourra également constituer une base solide pour de futures études interventionnelles concernant ce sous-groupe de patients.
